TRICHOPTERRA

TRICHOPTERRA

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Personnellement je me considère comme un être qui vit dans le résultat d’une société capitaliste et industrielle. Comme un animal, je suis projeté dans un milieu dans lequel suis censé m’adapter. En cela, si on se réfère à la théorie de l’évolution de Darwin, je dois muter, développer des stratégies, pour m’adapter à un système qu’on m’impose. De plus, en tant qu’être humain, je peux construire des milieux particuliers, à la fois comme un animal qui nidifierait dans un espace, mais aussi par production de systèmes langagiers, sensitifs et conceptuels, qui permettent de façonner un espace particulier qui me permet de me développer. Mon choix s’est porté vers le « vivant », cette énigme qui est là, vers ses « autres éloignés » qui sont les non-humains, ces êtres qui habitent déjà le monde, avec une créativité débordante. Un foisonnement d’états relationnels équilibrés avec un environnement à portée de main, devant nous.

Ce choix puise son origine à partir d’une certaine fascination, peut-être la même qui a créé le mythe de Prométhée. Celle de la beauté de mondes simples où les corps sont entièrement dédiés, adapté à leur environnement. Des mondes multiples qui trouvent leur équilibre à l’échelle de chaque être. Comme le distingue Deleuze dans son abécédaire lorsqu’il parle de la tique, qui attend accrochée à une feuille l’odeur, le stimulus, qui la fera réagir, pour ensuite mordre et assurer sa survie. Elle est adaptée. Ces pâtes raccrochent suffisamment pour monter aux arbres, sa tête est suffisamment puis — sante pour transpercer la peau, son abdomen est suffisamment élastique pour accueillir et stocker du sang. La tique ne demande pas plus, elle vit et utilise les possibilités de son corps.

 



26/05/2018
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