TRICHOPTERRA

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AMAS (l'état de sédimentation)

Si on prend en compte la formation de planètes d’après la théorie du big bang, on se rend compte qu’elles sont la conséquence d’une explosion, un rassemblement de poussières qui se sont accumulées pour obtenir des formes plus ou moins sphériques, de plus en plus grosses, qui gardent une certaine stabilité. L’amas est avant tout un résultat de quelque chose, une retombée ou une condensation plus ou moins dense qui fait corps. Par exemple, si on regarde une falaise, non loin de la mer, on se rend compte qu’elle est formée de différentes couches, formant des strates dues à un processus de sédimentation de matières minérales et organiques, qui se sont déposées petit à petit, année après année. Son relief est le résultat d’érosions, créées par l’aller-retour des vagues. Une masse, dont la taille, l’ampleur et la constance a ont été façonnées par le temps, par des flux, des remous, des répétitions, etc., etc., etc.

À une échelle différente, si on s’intéresse aux molécules, qui sont à l’origine de la matière, on se rend compte qu’elles sont un amoncellement de chaînes d’atomes agencés entre eux, qui en fonction de leur nature et associations vont déterminer des états (liquide, gazeux, solide, etc.). La molécule crée le tangible, présent partout. On peut donc considérer l’amas comme un état de monde, une partie partagée par tous les êtres vivants. L’humain est cet être qui a su tirer parti de la masse pour en construire d’autres. Par le biais de la technique, il a décelé comment se réapproprier la matière pour la façonner selon ses désirs. Les amas humains ont des fonctions particulières. Comme les strates des falaises qui piègent les corps d’organismes à l’abri du temps, les assemblages artificiels permettent de garder des traces, retenant une mémoire.

Ainsi, les amas humains leur ont permis de contrôler le temps par la matière. On gagne du temps, car des objets sont construits, et avec eux, des gestes sont préservés. Leur conséquence crée une « fonction de retenue », qui ralentit le flux du monde, et préserve de la mort les savoirs. Une stratégie qui a permis à l’espèce technique de construire, de se développer, de s’étendre. Au fur et à mesure, le contrôle du temps a amené à l’accélération. La production de masse a dépassé les possibilités de la terre. Les technologies de retenue du temps, qui ne se disloquent pas dans la nature (comme le plastique) se sont entassées, pour créer des montagnes artificielles. Aujourd’hui quand je pense à l’amas, je pense aux décharges.

 

Que pouvons-nous tirer de cette production de masse ? De cette production en surplus ?

 

 

 

 

 

 

 



03/06/2018
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